L’avenir de la formation en entreprise se résume en quelques notions simples et complexes à la fois. Alors que les méthodes traditionnelles ne sont pas amenées à disparaître du jour au lendemain, elles prendront une position inférieure dans la liste des méthodes favorisées par les collaborateurs en entreprise et les candidats.
Selon les chiffres de l’étude e-doceo[1], la typologie des plans de formation évolue : entre 2015 et 2017, les formations en présentiel uniquement sont passées de 42% à 35%, les formations distancielles ont évolué de 5 à 7% et les formations mixtes sont passées de 53 à 58%. Aujourd’hui, un nombre croissant d’entreprises considèrent le digital learning comme un outil stratégique à part entière, au même titre qu’une opportunité de développer leur marque employeur. Explications.
Les motivations des entreprises à se tourner vers le digital learning
Lors de la crise de 2008, les entreprises ont dû revoir leurs budgets à la baisse et repenser leur organisation structurelle. La tendance actuelle est à la reconstruction et à la rationalisation de leurs activités, comme l’indique Josef Bastian[2], consultant senior en performance de l’apprentissage chez Alteris Group.
Parmi les moteurs qui motivent le choix des entreprises pour le digital learning :
Des sociétés comme Netflix, Amazon et AirBnB sont considérées comme des disrupteurs sur leurs marchés respectifs. Leur puissance vient du fait qu’elles ont su – et savent encore – tirer parti des nouvelles technologies plus rapidement que leurs concurrents ou de façon novatrice. Le digital learning confère, à ces entreprises, une longueur d’avance non négligeable en facilitant l’accès à la connaissance et en rationalisant les temps d’apprentissage.
Si l’économie actuelle est marquée par la transformation, cette dernière entraîne, dans son sillage, de profonds changements affectant l’individu dans son métier. La transformation économique implique ainsi de profonds bouleversements dans les métiers, dont la plupart ne ressembleront en rien à ce qu’ils sont aujourd’hui, dans 5 ou 10 ans. D’ailleurs, 65% des métiers occupés par la génération Z n’existent pas encore (The Future of Jobs, World Economic Forum (2016)).
D’une approche « one shot » basée sur un fonctionnement essentiellement correctif (une fois le besoin exprimé), la formation s’oriente désormais vers l’accompagnement en continu des apprenants, tout au long de leur carrière se tournant vers les contenus en Just-in-time (accessibles de manière ATAWAD : Anytime, Anywhere, Any Device).
Les Millenials constitueront 75% de l’effectif global des entreprises d’ici 2025, selon la Brookings Institution[3]. Les études permettent d’en savoir plus sur la manière dont ces collaborateurs ont besoin d’apprendre et de collaborer, indiquant qu’ils sont demandeurs d’informations accessibles rapidement et ciblant précisément leur besoin. Non satisfaits des « méthodes à l’ancienne », trop contraignantes de ce point de vue, ce sont par des formations modernes et innovantes passant par le digital learning que ces collaborateurs d’un nouveau genre pourront être satisfaits. « Leurs attentes sont élevées, ils ne s’intéressent pas seulement à l’argent » affirme Bastian, « mais également au cheminement de carrière et à la possibilité d’expériences diverses ».
Alors qu’un tiers des Millenials pensent que leurs compétences sont mises à épreuve de manière adéquate au travail, 42% avouent qu’ils seraient prêts à quitter leur entreprise parce qu’ils n’apprennent pas assez rapidement.
Le digital learning, partie intégrante de la marque employeur des entreprises
Au sein d’une entreprise, il n’est pas rare de voir les employés demander à être formés en continuité pour insuffler un nouvel air à leur carrière et à leurs compétences. Les recherches menées par Glassdoor indiquent que, parmi les Millenials, l’aptitude à apprendre et à progresser est devenue le principal moteur de la marque employeur.
Plus généralement, en termes de marque employeur, les entreprises en tête de peloton prêtent de l’attention aux besoins de leurs collaborateurs autant qu’ils en portent à leurs propres clients (parfois conceptualisé par le terme « symétrie des attentions »). Les auteurs de The 100-Year life, Lynda Gratton et Andrew Scott, soulignent que les employés qui font face à une carrière pouvant avoisiner de 60 à 70 ans attendent, de la part de leur employeur, un accompagnement permanent, un moyen de se réinventer, de s’améliorer, de passer d’un rôle à un autre et à trouver leur vocation au fil du temps.
Les entreprises qui parviennent à tirer leur épingle du jeu et qui savent se mettre en avant aux yeux des talents potentiels sont celles qui feront, du digital learning, leur cheval de bataille et le déploieront à l’ensemble de leurs salariés pour leur permettre de développer leurs compétences et de progresser.
[1] http://www.e-doceo.net/telechargement/livre_blanc_chiffres_2017_digital_learning.pdf
[2] http://www.alterisgroup.com/blog/onboarding-employees-workplace-flux/),
[3] https://www.brookings.edu/research/millennials/