Comment expliquer que la formation présentielle (formation anglais, bureautique, sécurité...) représente encore plus de 90% de la formation linguistique ?
En France, la formation en présentiel représente encore 91% de la formation professionnelle continue, notamment sur les deux premiers postes de formation, la bureautique et les langues.
En ce qui concerne la formation aux langues, en une dizaine d’années, la formation à distance a conquis à peine plus de 5% du marché mondial, mais le mouvement s’accélère.
Dans l’hexagone, la taille du marché de la formation à distance en langues reste insignifiante en comparaison de celle de la formation en présentiel.
Les écoles de langues, souvent locales, supportent généralement des charges incompressibles (locaux, professeurs), et sont peu enclines à promouvoir la formation à distance qu’elles soupçonnent, à raison, de cannibaliser leur offre présentielle. Or, historiquement elles détiennent la totalité du marché et on compte des milliers d’écoles de langues traditionnelles pour seulement une petite dizaine de prestataires de formations linguistiques à distance.
Cependant, les choses évoluent : la loi française du 5 mars 2014 relative à la formation professionnelle a permis la reconnaissance du distanciel en tant que formation, au même titre qu’une formation en présentiel, lui offrant enfin la légitimité méritée.
Malgré cette reconnaissance tardive, dans un cas sur trois, les formations en présentiel font partie d’un parcours blended learning.
Quels sont les avantages de la formation présentielle face à la formation distancielle ?
Les principaux avantages de la formation en présentiel peuvent être résumés comme suit : le décadrage spatial, le décadrage temporel, la dynamique de groupe, la communication non verbale et para verbale, une expérience émotionnelle marquante, l’entraînement à des situations réelles.
La formation à distance est-elle capable de remplir elle aussi le contrat ?
La formation distancielle offre d’autres avantages non négligeables : en plus d’être économiquement avantageuse, et de proposer des contenus adaptés et individualisés, elle est en mesure d’offrir sur un plan pédagogique une souplesse avec laquelle le présentiel ne peut rivaliser : accessibilité accrue au contenu et au formateur, choix des créneaux de formation et du professeur (en fonction du sexe, de l’âge, de l’accent, de la localisation), format de cours (plateforme, téléphone, visio en individuelle ou en groupe), durée du cours (30, 45 ou 60 minutes), support de cours (ordinateur, tablette, smartphone), interactivité (tableau virtuel, chat).
Conclusion
La formation à distance pâtit d’une forte inertie culturelle privilégiant la formation présentielle. Elle tend lentement à s’estomper et la transition se fait progressivement. En effet, la durée moyenne globale en nombre d’heures d’une formation présentielle a été divisée par deux depuis l’an 2000.
De même, la formation en « one to one » à distance est souvent perçue par les stagiaires comme la formation du pauvre. En effet, certains organismes de formation à distance privilégient des professeurs « low cost » situés le plus souvent en Asie et dont la langue enseignée n’est pas la langue maternelle. Exception faite de ces organismes, la satisfaction client est en général supérieure pour les formations à distance, pour toutes les raisons exposées dans le tableau ci-dessus.
Pour de nombreux acheteurs de formation (DRH et responsable de formation), le choix de la formation à distance est encore considéré comme une prise de risque. On constate cependant que les entreprises les plus dynamiques et innovantes, qui ont commencé à expérimenter la formation à distance il y plus de 10 ans en tirent aujourd’hui de larges bénéfices et confirment leur adhésion année après année.
Ainsi d’ici 2030, le présentiel représentera inévitablement moins de 50% des modalités de formation et on commence déjà à parler de solutions en « présentiel à distance » ou de « face à face à distance ».
Sources : Chiffres 2014, CEGOS 2- Baromètre 2015 de l’Afinef : 45% des entreprises françaises citent les aspects culturels comme principal frein pour un passage au e-learning. / Ambient Insight : En 2013, le marché mondial de la formation linguistique représente 56,3 milliards de dollars. La part du marché de la formation linguistique à distance ne représentant que 2.9 milliards de dollars (soit 5%) / http://webobjects.cdw.com/webobjects/media/pdf/newsroom/CDWG-21st-Century-Campus-Report-0711.pdf / Etude de l’Observatoire Prospectif des Métiers et Qualifications de la branche des Organismes de formation/ Agefos PME/ Ambroise Bouteille & Associés sur l’impact de la digitalisation sur les métiers des organismes de formation privés. Septembre 2016./ http://www.ffp.org/actualite-286-etude-de-la-branche-sur-l-impact-de-la-digitalisation-sur-les-meacute-tiers-des-organismes-de-formation-priveacute-s.html#a286